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La guérison du Padre vue par Tom.

À gorge déployée, les mains levées vers bien plus haut que le plafond de l’église, bien bien plus haut, là où la Trinité Elle-même devait se tenir, selon l’idée que ceux-ci se faisaient de La Céleste Demeure Divine, bien bien plus haut que le ciel même, la foule compacte louait, chant après chant, Dieu Père, Fils, Saint-Esprit, entrainée par le charismatique prêtre qui officiait. Depuis son sautillant retour d’un pèlerinage en terre slave, certains osaient l’appeler « le miraculé ». Son fauteuil roulant n’avait pas prit le vol du retour.

 

Quelque chose m’avait intrigué durant la première Messe qu’il avait célébrée à son retour. J’avais beau recentrer mon attention sur le Divin Office, quelque chose me titillait qui m’en écartait encore et encore. Pourtant c’était bien l’Eucharistie, le même prêtre que je connaissais, du moins le pensais-je, la même communauté d’orantes et cependant, quelque chose clochait. Le même sans l’être tout à fait.

 

Alors que je rejoignais l’autel pour servir la Messe auprès de lui, l’évidence sous mes yeux m’éclaira, enfin. Plus de fauteuil, de béquille ou autre déambulateur. Plus de chaise à portée d’autel pour palier son précaire équilibre. Rien que lui, droit, debout, restauré dans sa verticalité, irradiant une force nouvelle, conquérante, prête à tout accepter, accueillir, endurer avec et pour la Sainte Gloire de Dieu.

 

Dieu avait comblé son pasteur de sa Grâce opérante, pour lui-même d’abord, pour le troupeau en pleine débandade ensuite. Je ressentis qu’il brûlait de se confier, de laisser éclater sa joie de miraculé, qu’il contint pourtant. « Va donc d’abord te présenter au prêtre » avait dit Jésus au lépreux purifié et à tous les autres, guéris, aussi.

 

Le miracle implique l’obéissance qui permet aux fruits nouveaux de largement se déployer au profit de la communauté, toute la communauté. Qu’allait-il advenir de lui ? Quel dessein singulier Dieu avait Il pour lui ? Cela me regardait-il ? Non et oui et oui et non ! Si le pasteur est responsable de son troupeau, le troupeau ne l’est pas moins de son pasteur.

 

Je décidais d’observer ce qu’il en adviendrait dans le silence, le respect, la prière. L’Église était si attaquée, chahutée, sapée dans ses fondements même, par ses propres membres même quelquefois, que je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était. Refuse-t-on, alors qu’il gèle à pierre fendre, la douce caresse inattendue de l’astre chaud ?

 

Le groupe chargé de conduire la louange enchainait les chants, entrainant toujours plus la foule, gorge déployée, bras levés vers les Cieux, regards tendus vers le prêtre qui s’apprêtait à exposer le Très Saint Sacrement avant de LE porter aux fideles de travées en travées.

 

Deux mille ans après l’Incarnation, malgré les apparences, Dieu ne se désintéressait pas de Sa création, de Ses créatures, de Son peuple si déboussolé, perdu, inconstant, infidèle.

 

Par l’ostension de Lui-même offert par Son prêtre à l’adoration de Son peuple présent en ce début du 21ème siècle, IL opérait miracles sur miracles, visibles et invisibles, conscients et inconscients, révélés et cachés. Sa grâce se déployait encore et encore et toujours. Témoin sincère, j’assistais à tout cela dans une paix profonde ... donnée lors des « Soirées Raphaël » !

 

 

Tom EDEN 01-2017

 

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