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Le corps est un « sanctuaire ».

L’être humain est vivant avec son corps et pas seulement dans son âme.

 

La personne n’est pas dans son corps comme une chose l’est dans un lieu. L’être humain n’a pas un corps comme il possède un objet ; il « est », entre autres, son corps et nous le constatons dans les centres de rééducation et de réadaptation fonctionnelle …


Si Dieu, en Jésus, « s’est fait chair » (Jn 1, 14), c’est-à-dire « corps » c’est, notamment, pour communiquer avec nous. En christianisme, la Révélation passe par le corps, signe du concret de la vie. La foi chrétienne n’est ni éthérée ni « mystico-gazeuse » ou « en apesanteur » !

 

Devenus « sanctuaire de l’Esprit Saint » (1 Co 6, 19) par le Baptême, à nous d’annoncer « à temps et à contretemps » (2 Tm 4, 2) cette Bonne Nouvelle du corps à nos contemporains, quel qu’ils soient.

 

Pour ce faire, et suivant notre état de santé, nous pouvons commencer par prier aussi avec notre corps : « Je t’appelle, Seigneur, tout le jour. Je tends les mains vers toi » (Ps 87, 10). Et ce, quelle que soit notre « tradition » spirituelle ; pas seulement celle du Renouveau Charismatique, « véritable courant de grâce » comme le décrit fort justement le Pape François …

 

A la suite de l’Ecriture, la tradition bénédictine (VIème siècle) rappelle la composante essentielle de l'être humain à « ressusciter » : le cœur, l'esprit, le corps. En effet, pour Saint Benoît, le jeûne ne consiste pas uniquement en une moindre quantité de nourriture mais aussi en une manière différente de la prendre :  l’estomac vide fait grandir le désir !

 

Pour le peu que j’en connaisse, dans la tradition ignatienne (St Ignace de Loyola – XVIème siècle) le corps et les sens, le sentir et le goûter sont très présents et opérants dans la démarche spirituelle.

 

Mais, hélas, nous pouvons aussi faire n’importe quoi avec notre corps. Aussi demandons au Père des Miséricordes (2 Co 1, 3), par le Nom de Jésus – c’est-à-dire par son autorité – d’être « déliés » (cf Jn 11, 44) des emprises avilissantes.

 

Le corps de Jésus, Temple véritable, espace où Dieu se fait proche, deviendra, par notre péché, objet de trafics. Nous en avons un exemple lors de la « vente » du Corps du Christ par Judas pour 30 pièces d’argent (Mt 26, 14-15). Qui s’est élevé contre ce sordide marchandage et qui s’élèvera contre ceux d’aujourd’hui ?

 

Si l’Incarnation, entrée du Verbe éternel dans notre chair, affirme et confirme la beauté du corps, la Croix et la Résurrection en attestent sa sainteté.

 

Alors que le corps humain est – de tout temps - profané, massacré, exploité, humilié, chosifié … comme il est urgent de l’honorer ! Il est le reflet de notre âme, le livre de notre vie, la maison de notre Seigneur.

 

Souvenons-nous : l’Ange dit à Marie : « Je te salue, comblée de grâce » (Lc 1, 28), en grec « kekaritomêné », c’est-à-dire saisie par la grâce de Dieu, saisie dans son action de salut. Saisie dans son humanité de femme, dans son corps de femme.

 

Elle portera dans « ses entrailles » de femme (et non dans son sein !) cet enfant né de Dieu qui vient habiter à l’intérieur de notre humanité. Nos corps humains sont associés à cette action, à ce travail de la grâce de Dieu.

 

Je sais qu’elle est toujours celle qui témoigne, à toute heure de notre vie, et aussi à l’heure de notre mort, de la bénédiction de Dieu.

 

Sollicitons son aide dans nos combats.

 

Edito du 04 Mars 2018.

P. Alain-Marie RATTI.

 

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