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Seigneur, si tu avais été ici !

« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort »

dit Marie-Madeleine à Jésus (Jn 11, 21).

 

C’est un peu le « J’accuse », non de Zola, mais de l’humanité sans Dieu. Or, dans la Bible, l’Accusateur est le démon (Ap 12, 10). C’est donc là, d’une certaine façon, le Malin qui s’exprime en moi comme le prophète Job nous le rappelle (Job 1, 7).

 

Notre vie s’engage alors dans un véritable combat spirituel.

 

Très souvent, nous-mêmes ou nos amis, pointons du doigt le Christ, l’Eglise … avec « vivacité » - c’est le moins que l’on puisse dire - pour accuser l’un et/ou l’autre d’absence, de silence, de faiblesse …

 

Regardez, me dit-on parfois, Jésus a été crucifié et ni son Père ni Marie, sa mère, ne sont venus à son secours. Ce n’est « pas normale » m’a-t-on déjà dit. C’est sadique et pervers, m’ont dit d’autres ! En effet, à vue humaine, c’est …

 

Et notre intelligence, non éclairée par la foi et soutenue par la prière personnelle et celle d’amis ou d’une communauté, se met à construire un raisonnement que je qualifierai de … déraisonnable.

 

Nous en restons aux épisodes d’avant la résurrection. Et cela nous arrive à tous parfois, lors d’une maladie grave ou du surgissement d’un handicap ou d’une situation sociale inextricable. Les disciples eux-mêmes sont passés par ce « chemin » si délicat (Cf. Mt 16, 22). Nous sommes appelés à respecter les personnes qui y stationnent, souvent à cause de l’inattendue de la souffrance, de sa violence, de l’inacceptable qui nous frappe, ou de notre manque de témoignage. Parfois, c’est nous-mêmes qui revenons sur ce « chemin » ; soyons humbles …

 

« Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain » (Ps 126, 1).

 

Cependant, une fois découverte la présence de Dieu à chaque instant de notre pauvre vie de souffrance, il nous faudra lui « pardonner » !

 

Et oui ! J’ai bien dit « lui pardonner » ! Car enfin, nous l’avons « mis en examen » – et à charge ! Nous l’avons « mis en accusation », nous lui avons peut-être donné une peine (je te rejette, sorte « d’excommunication » de notre vie). Aussi faudra-t-il, pour terminer la « procédure », le réhabiliter, lui pardonner, l’innocenter. Alors seulement, la Paix du Christ ressuscité pour moi pourra envahir ma vie car l’obstacle « originel » aura été enlevé.

 

En effet, je ne peux lui demander pardon de l’avoir rejeté que si je le « remets » à sa place divine car seul Dieu peut pardonner les péchés (Mc 2, 7) ; donc le mien. Car j’ai d’abord péché contre Dieu (Lc 15, 18) puis contre mes frères et sœurs en humanité.

 

Les gens qui font une fois l’expérience de Dieu dans et à travers la souffrance et qui, ensuite, découvrent que Dieu est présent et qu’il l’était déjà mais ne le voyaient pas (Gn 28, 16), découvrent enfin combien Dieu est présent chaque jour, à chaque moment de leur vie à travers des petits signes.

 

Telle est la compassion, la tendresse de Dieu pour chacun de nous. Le Ressuscité ne fuit pas devant ma souffrance.

 

Ce n’est pas parce que la personne aveugle ne voit pas, que le soleil n’existe pas et ne brille pas pour lui !

 

Ensuite on découvre que Dieu a toujours été et est toujours avec nous (Mt 28, 20). Alors on désire marcher en sa présence. C’est ce que Dieu demande à Abraham : « Marche en ma présence » (Gn 17, 1). C’est cela le fruit du miracle pour celui qui le vit et pour ceux qui en sont témoin.

 

Vierge de Compassion et de Tendresse, viens à nos côtés et soutiens-nous.

 

 

P. Alain-Marie RATTI.

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